Il les regardait noyer des fourmilières.
« Vous savez que ça se finit toujours mal pour les gosses qui font ça ? »Et ils ricanaient. Ils en étaient conscients sans doute, mais ne l'aurait jamais admis, tout comme lui n'aurait jamais accepté ses propres fautes. Alors, il se contentait de les laisser faire en regarder ses doigts meurtris.
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Il avait grandi dans un foyer des plus banals. Il était né comme ça Irza.
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Il l'entend vaguement sonner. Mais cela fait longtemps qu'il n'y prête plus attention.
Ils sont quatre. Ils sont toujours assis là comme si le royaume ne pouvait qu'être ici. Ils n'ont pourtant pas de foyer ou ce qu'ils disent. Ils sont le genre d'enfants qui ne pourront jamais grandir, ceux là qu'on déteste et qu'on espère rejoindre comme un mauvais rêve poussant désespérément au fond de notre inconscient. Alors, il les rejoint dans leurs bêtises, dans ce qui est insensé, parce que ça cache une partie de son esprit. Parce qu'ainsi il n'a pas à expliquer ce qui se passe au fond de sa pensée : on le mettra toujours sous le coup d'une folie juvénile et ça l'arrange. Il ne veut pas grandir.
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Finalement, ça s'arrête là. Une embrassade qui ne connaitrait jamais de fin. Un sentiment qui ne viendra jamais. Il ne voit que son regard dans ses yeux, que l'immensité de sa silhouette reflétée par des prunelles embrumée d'une passion qu'il ne comprend pas.
« Et si j'étais un vampire ? » Elle susurre au creux de son oreille entre deux amours simulés entre leurs chairs.
« Tu as d'autres idées aussi connes que celle-ci ?Elle rigole, Lissa. Elle rigole et finit par lui mordre la lèvre. Le genre de chose qu'il n'aurait pas supporté. Elle sait ce qu'il attend et il finira par la briser parce qu'il n'a pas d'autres solutions : elle ne pourra voir ce lui qu'il commence à détester. Alors, en dépit de ce qui nait dans les doux frissons ne quittant jamais ce souvenirs, ça s'arrête là.
« Tu es vraiment bizarre, Irza. »↓
« Tu finiras mal. »Un simple avertissement de la part d'une figure paternelle. Un simple avertissement comme s'il avait déjà vu ce qui pouvait se passer dans l'esprit de son fils.
« Tu verras bien que non. »Une lassitude. Un semblant de rébellion. Il sait qu'il a raison. Et ce regard qui le réprimande déjà indique la suite de l'histoire. Encore et encore des mots de travers, encore une relation s'effritant comme s'il n'y avait que cette solution. Comme s'il se devait de se créer ses propres problèmes dans un monde trop parfait pour la carcasse qu'il trainait en plus de la pourriture s'accrochant à son âme.
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Sans doute pas assez pour devenir comme eux.
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Et Lissa veut s'en aller, l'emporter au bout du monde. Il ne sait s'il devrait se laisser posséder. Il ne sait pas vraiment s'il est prêt à s'échapper. Il a sans doute trop peur mais ne pourrait se l'avouer, l'avouer à celle qui désire le convier à aimer. Il n'en a sans doute pas l'envie. Il est déjà trop las. Alors, il fait mine d'écouter. Elle se lassera de la nouveauté qu'il représente une fois qu'elle aura compris les couleurs de sa vérité.
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« Pourquoi pas, mais ça sera la dernière fois, Irza. »C'est ce qu'elle lui dit.
« Ensuite, il faudra te plier à la société. »Et il ricane. Elle n'aurait jamais noyé de simples fourmis. Pourquoi lui ?
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Sans doute pas assez pour tout oublier.
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Il a fini par s'y plier. Elle n'est plus, cependant. Il ne sait lequel de leurs âmes à été brisées. Il n'y voit pas d'inconvénient à ce que ce soit la sienne. Cela occupera au moins le reste de ses journées. Il ne sait pas ou il va, Irza. Il ne sait quelle route emprunter et personne n'est là pour lui souffler la bonne réponse. Alors, il continu sa vie sur un chemin aléatoire, son esprit embrumé par des rêves qu'il aimerait briser.
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Alors, ils finissent par se briser l'échine. Ils finissent par se risquer à des jeux dangereux. Sans doute que ça les amusent. Irza tente de cacher encore et encore les pulsions soudaines qui empruntent son corps à chaque fois. Comment appellent-ils ça ? Une sorte de bizutage, une sorte de façon d'apprendre les bonnes manières à ceux qui osent approcher leurs camps. Et il est derrière la barrière Irza, tout en souhaitant ne pas avoir réussi à gagner le camp. Il aimerait sans doute être à la place de ceux qui se laissent manipuler. Pourquoi n'y est-il pas ? Parce que cela ne marcherait jamais. Cela ne marche pas comme ça. Et il se sent honteux encore, bien plus que de laisser des choses horribles arriver à des personnes dont il oublie le nom à chaque fois.
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« Pourquoi faire ce genre de conneries ? T'aimerais que ça t'arrive ? »Il se laisse sourire. Il ne devrait pas. Sans doute est-ce là la vérité qu'il n'aimerait prononcer.
« Et ça te fait rire ? Ce n'est pas comme ça que je t'ai élevé ! »Sans doute est-ce là l'origine de ses maux, il ne saurait dire. Il a toujours voulu posséder ce qu'il n'a jamais eu. Il possède pourtant ces malheurs qu'ils se façonnent lui-même. C'est incompréhensible.
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Il se contente de remplir une valise vide. Il aura gagné des vacances, c'est déjà ça. Et c'est ce qu'il se dit. Il a seulement gagné un aller en enfer, là ou il ne pourra jamais méditer des actions qu'il finira par oublier.