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| Sujet: Délicieux interdit – Moon Mer 17 Mai - 21:08 | |
| Jo n’était pas à l’hôtel depuis longtemps, mais s’il avait bien remarqué une chose, c’est que la nourriture y était grave bonne. Il n’allait vraiment pas s’en plaindre. Il ne comptait passer qu’une seule nuit ici, à l’origine, mais la bouffe – entre autres – l’avait convaincu de rester un peu plus longtemps. Pas que ça avait l’air de gêner qui que ce soit, d’ailleurs ; les responsables de l’hôtel n’étaient pas encore venus le voir pour l’informer que son séjour ne devait pas s’éterniser, quant à sa famille… et bien, ils étaient sûrement satisfaits de ne pas le voir. Son seul problème, c’est qu’il ne pouvait pas se servir comme il voulait. Certes, les serveurs du restaurant apportaient sa commande rapidement, et il pouvait également commander depuis sa chambre à n’importe quelle heure. C’était super, mais ça ne remplaçait pas le plaisir simple de se servir directement dans un frigo. Le personnel avait été très clair à ce sujet : personne ne rentre dans la cuisine, à part les personnes autorisées – pas Jo, donc. Mais Jo était, comme le disait si bien son père, un sale petit con qui n’en faisait souvent qu’à sa tête. Et ce soir, il avait envie de se servir directement dans les gros frigos (ils étaient forcément gros, vu la taille de l’hôtel) de la cuisine, qu’il y soit autorisé ou pas.
Il avait plus ou moins prévu son coup : il avait attendu qu’il soit dans les alentours de 2 heures du matin, quand les cuisines seraient vides. Une fois le moment venu, il s’était habillé tout en noir (comme dans les films d’espion!) et, sa capuche sur la tête, s’était faufilé par l’entrée de service qu’il avait remarqué peu de temps avant, dans le couloir du dernier étage. Jo jubilait; il se pensait vraiment trop malin. Sauf que la cuisine n’était pas aussi vide qu’il se l’imaginait. Il pouvait entendre que quelques cuisiniers (deux? trois? il n’arrivait pas à les voir) étaient encore là, à remuer casseroles et poêles, probablement pour les quelques insomniaques qui commandaient à manger à ces heures. Tant pis. Jo ne s’était pas cassé la tête pour rien; il accéderait au frigo coûte que coûte. Et, s’il y parvenait tout en échappant aux membres du personnel, la victoire n’en serait que plus belle. De toute manière, cela ne devait pas être trop difficile : les cuisiniers étaient peu nombreux, mais la cuisine était grande, composée de plusieurs pièces. Jo s’accroupit et entreprit de sortir de la pièce où il se trouvait en se cachant derrière les comptoirs. Son objectif était de traverser la première pièce en face de lui, où se trouvaient sûrement les cuisiniers qu’il entendait, pour accéder à la pièce suivante, qui servait probablement d’entrepôt. Il avança aussi doucement qu’il put. L’angoisse, combinée à la chaleur ambiante de la cuisine, le faisait suer. Il s’arrêta à plusieurs reprises, pour éviter de faire du bruit et pour jeter des coups d’œil aux alentours. Les cuisiniers ne semblaient pas le remarquer, trop concentrés sur ce qu’ils faisaient. Jo en profita pour avancer.
Lorsqu’il arriva dans la pièce qu’il convoitait, il ferma doucement la porte derrière lui en espérant que personne ne le remarque et poussa un soupir de soulagement. Le plus dur était passé. Il s’avança, confiant, en cherchant un réfrigérateur du regard, avant de s’arrêter subitement. Il avait senti quelque chose, comme une présence. Il resta immobile un moment avant de sentir quelque chose – un courant d’air? quelqu’un? - derrière lui. Il se retourna brusquement, et murmura, la voix pleine d’angoisse :
« H-Hé… Y’a quelqu’un? »
Maintenant, il en était convaincu : il avait vu assez de films d’horreur pour savoir que ce serait le moment où il allait mourir.
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