La lune, elle est là, laissée sur le carreau, ce soir, tu n’en veux pas, de cette pâle hypocrite. Elle s’amuse avec ses amies, là-haut dans le ciel, bien loin de toi, ce n’est pas elle qui ne veut pas de toi, mais bien toi qui ne veut pas d’elle. Tu inverses les rôles pour sauvegarder ton propre honneur ; cela fait si mal de se faire rejeter. Ingrate blanchâtre tes compagnes ne semblent qu’êtres auprès de toi,
illusions,
tu te berces d’illusions, mais prend garde à ne pas les transformer en vérités ; elles ne seront vérités que pour toi. Auront-elles alors un tant soit peu de valeur ? Tu erres, tel le spectre que tu es et en cette soirée, tu ne fais pas d’efforts pour marcher bien droit. Que ceux et celles qui te croiseront s’écartent, tu te fais reine de ce couloir. Tu regardes devant toi, la pénombre n’esquisse pas un mouvement, le temps semble s’être suspendu. Tu es peut-être en train de disparaître.
« Suis-je vivante ? »
Ta voix, elle se perd, ne trouvant masse pour se répercuter, elle s’oublie dans les limbes de l’étage endormi. Tu es morte Bluette, alors tu rigoles de ta blague ; si quelqu’un venait à te croiser, il te ferait remarquer ta bouille pâlotte, ton regard irradiant de froideur et tes membres aux chaudes couleurs rougeâtres. Tu fais peur à voir et tu le sais. Il te faut ta dose de réconforts puisque Madame la Lune se drape d’un voile cotonneux. Si elle avait daigné montrer sa face duveteuse tu l’aurais une énième fois complimenter cette bougre d’idiote.
Et cette lucidité te fait mal à ce cœur qui ne bat plus, elle te fait palpiter ces veines que tu ne sens plus, et sur tes joues, elle te fait dégringoler des perles azurines.
Tes épaules tressautent sous le poids de ce gros chagrin. Tu chouines comme un marmot à qui on refuse une sucrerie. Ce n’est pas beau d’être capricieuse Bluette. Regarde, sur ta gauche une porte entrebâillée donnant sur une chambre occupée. Tu sens ta prochaine victime. Sans un bruit, tu t’immisces dans ce trou béant et tu t’approches d’elle, doucement, délicatement à pas de souris, tu réduis la distance qui vous séparent pour mieux savourer ce cri, ce regard apeuré, ces mouvements saccadés voir même cette dégringolade qu’elle te servira sur un plateau d’argent.
Sujet: Re: L'heure du crime ✿ Midas Mar 2 Mai - 23:50
Ta présence n'était pas censée auréoler le calme de cette chambre. Tu avais quitté l'étage asservi par celui-ci pour fuir la ferveur de la violence de ce partenaire qui ne semblait pas posséder de coeur. Vous deviez vous galvaniser tous les deux au sein de l'érotisme de vos baisers et de vos caresses. Les siens n'avaient été qu'une affligeante myriade d'actes à la brutalité déchirante. Il se complaisait au sein de sa suprématie sur la douceur de ton épiderme qu'il marqua de bleus, de claques, de griffures et même du cuir de sa cravache qui avait semblé sortir de nulle part. Une dangereuse lubie que tu t'empressas de rejeter et d'y échapper en lui crachant violemment au buste ton rejet. Il était puissant et il parvint à te contraindre de supporter la déchirure d'un viol. Tes cris de souffrance ricochèrent contre le bâillon alors que ton corps fut peu à peu enlisé sous un flot de marques de violence. Ton calvaire qui sembla durer une éternité connut heureusement une fin et cet homme si cruel défit tout tes liens pour t'abandonner souillé et meurtri sur les draps.
Ta pulpe trembla de douleur et tu demeuras silencieusement allongé, presque sans vie alors que des larmes commencèrent à perler le long de tes joues. La saveur si âpre et repoussante de ce cauchemar te hanterait encore quelques nuits. Elle se rirait de ton impuissance mais tu savais que tu finirais par serrer les dents et froncer les sourcils de fureur. La froideur de ta vengeance éclaterait tôt ou tard au visage si répugnant de ce criminel. Pas aujourd'hui néanmoins. Le traumatisme était encore trop profond et tu préféras sombrer dans les méandres de ta propre affliction. Cet état lamentable n'arrêtait pas de te lacérer et de te pourfendre la chair, ta chair si douce et délicate. Un de tes bras vint masquer ton visage mortifié par ta peine tandis que tu tentas d'étouffer et d'ancrer dans ta gorge la misère de tes sanglots.
Pourquoi ? ... Murmuras-tu très faiblement d'une ardente tristesse.
Tu ne demandais qu'un peu de tendresse et d'attention ce soir-là. Vous auriez pu passer un moment inoubliable si ce détraqué avait su réprimer ses pulsions si destructrices. Vous auriez pu vous aimer l'espace d'un instant ...
Dernière édition par Midas le Jeu 4 Mai - 23:26, édité 1 fois
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Sujet: Re: L'heure du crime ✿ Midas Mer 3 Mai - 22:04
« Pourquoi. »
Pourquoi, Elle ne te remarque pas. Pourquoi, Elle ne bouge pas. Pourquoi, Elle est allongée, là comme un pauvre animal blessé, elle pleure.
Tu te donnes quelque peu consistance pour t’appuyer près de cette carcasse qui sanglote silencieusement dans le noir. Elle broie le noir, elle concasse le noir, elle plie le noir sous le poids de sa peine et toi, tu déchires, massacres, met à mal sa retraite. Cette personne, elle prend ses précautions pour qu’on ne l’entende pas, minuscule permis les draps, elle se fond dans le paysage.
Tu déranges Bluette.
Elle te tourne le dos, cette personne qui semble qu’un peu plus grande que toi, tu grappilles çà et là pour essayer de la reconnaître, mais tu n’arrives pas à y voir bien clair, alors tu baisses les bras. -tellement rapidement-
Que faire ? Que faire Bluette ? Tu ne veux pas déranger une nouvelle fois.
Tu t’assois, tu replies les genoux et les ramènes vers ta poitrine. L’entrebâillement de la porte laisse choir sur ton compagnon si mystérieux encore un éclat lunaire qui dévoile une ecchymose planétaire. Si ravissante, elle te demande et toi, tu lui réponds immédiatement en effectuant une légère pression sur sa chair tendre.
« Ça fait mal ? »
Question idiote Bluette.
« Pardon, pardon ! »
Et tout en t’excusant, tu frictionnes la zone concernée. Oui, oui, poursuis ta vile entreprise Bluette. Continue à blesser cette petite chose tremblante. Continue, qu’elle se brise entre tes mains. Vas-y plus fort, encore plus fort.
Je ne voulais pas, je, non, pardon, pardonne-moi, je ne voulais pas te faire du mal.
Tu t’effondres sur elle, sur lui, qu’importe son identité, tu t’effondres sur cette masse pour la réchauffer. Tu veux comme une éponge absorbée sa souffrance, tu veux qu’elle aille mieux et comme le rustre que tu resteras pour l’éternité, tu lui offres ta personne tout entière.
« Si tu veux pleurer, pleure plus fort, ça passera plus vite. »
Sujet: Re: L'heure du crime ✿ Midas Dim 7 Mai - 17:21
Un nouvelle présence vint chatouiller la chambre devenue si morne et noircie de ton affliction. Sa paume se fit cruelle et accentua la douleur qui te mordait la chair en appuyant sur une de tes innombrables marques d'abus. Cela faisait plus que mal, c'était insoutenable et tes cordes vocales vrillèrent en un gémissement déchiré de souffrance. Tes prunelles outragées se posèrent sur cette adolescente dont l'ironie aurait pu embraser ta fureur. Mais elle ne s'éveilla pas. Ton corps était trop lacéré d'éreintement. Il trembla de torpeur lorsque ton hématome fut frictionné avec cette vigueur qui te fit grincer les dents et pousser de nouveaux gémissements, douloureux, attristés.
La demoiselle pourfendit ta masse de la sienne et un couinement s'étrangla à travers ta gorge brisée. Elle était brûlante, détruite par toutes les supplications prononcées. Tu t'accrochas avec spontanéité à elle, encerclant la finesse de sa taille de tes bras. Ton visage se fit fuyard et se lova dans le creux de son cou. Tes sanglots tambourinèrent contre la douceur de sa pulpe et tes tremblement résonnèrent contre son corps. Peut-être t'aiderait-elle à calmer toute cette torpeur agitée en toi ? Ses intentions t'étaient inconnues et pourtant, sa présence te fendit le coeur de plénitude. Tu aurais difficilement supporté la solitude dans un état aussi ravagé, démantelé.
Il me le paiera un jour ...
Tu ferais ruisseler sur cet être malveillant toute la souffrance qu'il t'avait affligé et tu te galvaniserais de sa propre douleur. La saveur d'une vengeance glaciale qu'il te tardait de déguster sans aucun scrupule ...
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Sujet: Re: L'heure du crime ✿ Midas Mer 14 Juin - 15:14
Il crie l’animal et toi mine de rien ça te fais sursauter. Il crie encore et toujours plus malgré les soins que tu lui prodigues avec empressement. Tu ne sais pas faire avec l’humain, ça gigote, ça braille, ça va-et-vient sans cohérence aucune. Tu voudrais qu’il cesse de te rappeler ton mauvais comportement, il te fait passer pour « ce » monstre.
Diantre ! Il se fourre dans toi. Saligaud. La surprise du siècle.
Tu ne t’y attendais pas. Il, fait, quoi, là ? Tu as peur, peur, peur, très peur, tu trembles, mais lui grelotte bien plus intensément alors, oui comment réagir ? Il pleure, pleure, pleure à s’en dessécher totalement. Et sur toi, il éponge sa si sombre peine, il te marque de sa fatigue et la vengeance qu’il prononce du bout des lèvres dresse une épée de Damoclès au-dessus de tes épaules.
Ces lieux pourrissent, du sol au plafond règne une nauséabonde ambiance, les murs se nécrosent à mesure que cette pathétique scène s’éternise, tu voudrais fuir, mais pour aller où ? Tu as décidé seule de passer le pas-de-porte. Assume Bluette, tu aurais dû ignorer comme nous le faisons tous devant la misère, ignorer pour éviter au malade de nous contaminer. Notre bonheur n’est-il pas un trésor à jalousement conserver ?
Qu’il chiale, ses problèmes ne le concernent que lui. Qu’il n’attend rien de toi, tu n’as rien à lui offrir. Tu ne voulais pas être ici, il te transforme en victime, tu voudrais fuir.
« Je ne sais pas quoi faire pour toi. »
yamete kudasai:
ALORS OUAIS J'AI MIS LONGTEMPS JE SUIS TELLEMENT DÉSOLÉE, SURTOUT QUE JE T'AI PONDU UNE RÉPONSE SUPER VIOLENTE. Je m'excuse.